PM : LE POINT SUR LA SITUATION

Depuis plusieurs années, GAZELCO n’a cessé de revendiquer sa volonté de sortir du système de performance management, en place dans le secteur depuis la création des nouvelles conditions de travail. S’opposant longtemps, à la volonté patronale de maintenir un processus visant à mesurer la productivité des travailleurs.

Cependant, au fil du temps, le banc patronal dut se ranger au même constat : ce système n’a semé sur son passage que frustration et désolation, sans jamais accroître la productivité individuelle des travailleurs.

Toutefois, le banc patronal complice avec la CSC BIE, n’ont pas souhaité aborder ce sujet d’un point de vue collectif et sectoriel, estimant tous deux, que c’était du ressort de chaque entreprise.

C’est donc au niveau local, que des discussions ont vu le jour… Mais ce sujet complexe et fastidieux, poussait les discussions à s’enliser, en effet, la sortie de ce processus ne pouvait à nos yeux, s’opérer que conjointement avec la révision du barème, en revenant à une grille barémique basée sur 14 classes salariales et non plus sur 9 plages.

Dû à la volonté commune des patrons de ne vouloir négocier qu’à coût neutre, certains ont opté pour une solution transitoire, comme en BNO. Annihilant la partie qualitative du système et octroyant annuellement un %
d’augmentation moyen, basé sur le compa-ratio, à tous les travailleurs, se laissant ainsi du temps pour envisager le passage vers un nouveau barème.

En ENGIE, c’est au bout de 18 mois de négociations tendues que les parties se sont accordées sur le fait de revoir tant l’aspect qualitatif que quantitatif.

C’est dans un contexte de malaise général à la centrale nucléaire de Tihange, ayant par ailleurs déposé un préavis de grève en hiver 2018 lorsque la Belgique souffrait d’un risque d’approvisionnement, qu’une solution fut dégagée balayant ainsi définitivement l’évaluation des performances, et octroyant aux travailleurs une augmentation préalable suivie d’un raccrochage de chacun des salaires dans une nouvelle grille barémique de 14 classes.

Il est important de rappeler qu’à l’heure où certaines entreprises enterraient le PM, d’autres nouveaux opérateurs du secteur, étaient restés depuis leur arrivée, sur le barème minimum sectoriel tel que défini par la CCT de 2003, et ce donc, sans aucun système d’augmentation salariale liée à la performance.

C’était notamment le cas chez Direct ENERGIE, il était donc primordial pour GAZELCO, de se préoccuper de cette situation.

C’est à cet effet, que les travailleurs et délégués de l’entreprise ont revendiqué une augmentation salariale visant à rattraper la perte financière accumulée ainsi que l’intégration des salaires individuels dans une nouvelle grille barémique.

Après plusieurs actions à la centrale de Marchienne-AuPont, c’est en négociant avec la direction du groupe Total France, que nous avons pu concrétiser ce projet, par l’attribution d’un % d’augmentation égal pour tous, et l’intégration des salaires individuels dans un nouveau barème.

En Ores, les discussions sont encore en cours, et c’est également, à la suite d’un mouvement social de 14 jours, initié par les travailleurs de Montignies-Sur-Sambre et suivi par les autres, que les négociations se sont débloquées.

Aujourd’hui, nous en sommes arrivés à nous accorder sur le barème dans lequel chaque agent sera raccroché à la suite d’une augmentation préalable, qui elle se doit encore d’être définie.

Une proposition de texte a été fournie par l’employeur, sur lequel nous avons émis des adaptations qui seront abordées lors de la prochaine plateforme du 9 septembre.

En conclusion, à terme, nous serons confrontés à une multitude de barèmes différents pour une même population dans le secteur, dû uniquement à la complicité historique de la CSC avec le banc patronal.

Cependant, même si dans l’inconscient collectif, la volonté de sortie du PM existait, c’est par la lutte sociale que des solutions ont été trouvées sur le plan local.

Romain WIJCKMANS

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