NUCLÉAIRE ET ENVIRONNEMENT … DÉFIS DE DEMAIN OU … SCHIZOPHRÉNIE ?

Voilà plus de 30 ans que la question du climat mondial se pose. Des groupes d’experts se sont déjà réunis en 1988 pour créer le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) chargé du suivi scientifique des
processus de réchauffement climatique.Depuis lors, une douzaine de « sommets » ont été organisés (baptisés COPxx), ces instances regroupent les principales Nations industrielles responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre. Chacune de ces instances internationales, en ce y compris la dernière en date (décembre 2019, COP25 à Madrid), ont eu pour finalité de confirmer la volonté de réduction des émissions des gaz à effet de serre à travers diverses mesures et coopérations internationales qui ont toutes pour but de « fédérer et de mettre en avant les initiatives climatiques conduites par les acteurs non-étatiques et la société civile ». Concrètement,
pour ce qui concerne notre secteur, dans un premier temps cela a accéléré la fermeture des anciennes centrales à charbon, favorisé la création de parcs éoliens (ON et OFFshore) et sponsorisé la production domestique à l’aide de panneaux P.V. (vaste débat à lui seul !).

Parallèlement à cela, et bien avant la création du GIEC, est survenu l’accident de Tchernobyl en 1986 : première lésion dans la perception de la sécurité nucléaire.
Durant les 25 années qui ont suivi, le monde entier a observé avec inquiétude et aussi une certaine curiosité, l’évolution de la situation dans cette région sinistrée d’Ukraine.

Le 11 mars 2011, un « tsunami » va radicalement changer la perception mondiale sur les centrales nucléaires. Complètement submergée par les eaux, la centrale de
Fukushima va être victime d’une rupture des circuits de refroidissement et sera également à l’origine d’une vaste pollution nucléaire.

Dès 2011 l’inquiétude et la curiosité scientifique vont laisser place à un vent de panique dans le monde public et politique. Il s’en suivra des initiatives et des invectives de tous bords, chaque évènement sera scruté et utilisé contre ce moyen de production par certains pendant que d’autres mettront en avant d’autres éléments pour tenter de prouver malgré tout, que cette technologie reste fiable.

En Belgique, dès 2003, le gouvernement mettra en place la « Loi sur la sortie du nucléaire » 1 qui planifie la fermeture progressive de toutes les unités de production nucléaire pour 2025.
En 2013 et 2015 cette loi sera modifiée pour permettre la prolongation de 10 ans de T1, D1 et D2.

Cette loi fut soutenue par chacun des ministres de l’énergie qui se sont succédé 2
à ce poste, peu importe leur orientation politique.
Aujourd’hui la ministre Tinne Van der Straeten (Groen), que nous avons rencontrée récemment, fait le grand écart entre son engagement de parti (respecter les accords de la COP en réduisant les émissions de gaz à effet de serre) et sa volonté affirmée de fermeture des sites nucléaires en 2025.

La totalité de production des sites nucléaires s’élève aujourd’hui à un peu plus de 6 000 MW, ce qui correspond à une bonne moitié de la production nationale totale.

L’échéance fixée à décembre 2021 par l’énergéticien ENGIE pour planifier une éventuelle nouvelle prolongation s’approche à grands pas et l’inquiétude des travailleurs grandit en même temps !

GAZELCO a mené, à plusieurs reprises, des négociations pour obtenir les garanties d’emploi attendues légitimement par les travailleurs : une première réponse de l’employeur fixe aujourd’hui cette garantie à la fin de l’année 2027, il se refuse de poursuivre les négociations ainsi que de communiquer d’autres informations sur ce sujet.

Les futures prises de position d’ENGIE sur ce sujet décideront de notre future attitude syndicale !

Michel HOUART
Président fédéral GAZELCO

1. https://www.ejustice.just.fgov.be/cgi_loi/change_lg_2.pl?language=fr
&nm=2003011096&la=F
2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ministres_belges_
de_l%27%C3%89nergie

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