Concertation sociale en berne, l’heure de la prise de conscience est arrivée

Depuis plusieurs années maintenant, la concertation sociale dans notre secteur n’a de cesse de se dégrader.

En effet, nous sommes forcés de constater que tant sur le plan sectoriel, que dans les entreprises, la concertation est devenue fantomatique, voire impossible.

Les employeurs ne rechignent plus à enfreindre des CCT, ou s’efforcent d’interpréter les textes à leur guise.

Leur déterminisme est tel, qu’une fois une convention signée, ils s’attellent sans tarder à contourner les accords passés.

Pour preuve, des CCT sectorielles telles que certaines programmations sociales sont aujourd’hui contournées, notamment dans le cadre de l’utilisation du contrat à durée déterminée, ou concernant l’application du jour de congé de fidélité des nouveaux statuts pour les travailleurs à temps partiel et ce dans la majorité de nos entreprises.

L’accord national de 1962 fixant la stabilité de l’emploi a déjà, plus d’une fois, été bafoué dans des entreprises ayant licencié des travailleurs à la suite de réorganisations multiples.

L’accord national de 1967 qui définit les travaux aux tiers est aujourd’hui contourné dans des entreprises de réseau, principalement dans les activités de téléphonie ou des travaux à la clientèle, en l’occurrence pour le placement des limiteurs de puissance ou des ouvertures et fermetures de compteurs.

La CCT 104 reste à ce jour encore et toujours une boîte vide dans notre secteur…cette CCT qui avait été négociée par le groupe des 10 en compensation du 1er rallongement des carrières professionnelles reste, en ce qui nous concerne, lettre morte.

La méthode de qualification est torturée et bafouée dans ses moindres aspects, depuis les groupes paritaires locaux en passant par les commissions d’enquête, et ce, jusqu’au jury national où les employeurs se permettent de peser des fonctions unilatéralement.

Même leurs engagements formels et écrits ne sont plus respectés, comme dans le dossier des pensions complémentaires des anciens statuts ou dans le dossier relatif aux déplacements.

Les différents bureaux de conciliation tenus en présence du conciliateur social ne font plus « mouche » et se soldent soit par des PV de carence, soit par des recommandations qui ne sont pas respectées non plus.

En outre, nous sommes confrontés à une attitude patronale plus que dénigrante envers nos délégués qui ne reçoivent plus la moindre considération de la part du banc patronal.

Bien au contraire, ils vont même jusqu’à remettre en cause les facilités syndicales empêchant ainsi nos délégués d’œuvrer et de fonctionner dans l’intérêt des travailleurs du secteur.

Leur assurance est telle, qu’aujourd’hui ils font preuve d’une animosité sans pareil envers les délégués et n’hésitent même plus à les licencier ou les assigner devant les juridictions du travail.

Leur travail de sape s’est déjà opéré depuis de longues années, notamment en instrumentalisant le Performance Management à l’encontre des représentants des travailleurs ou en les reléguant professionnellement sur des voies de garage.

Ces derniers mois, une multitude de préavis de grève ont vu le jour dans les entreprises témoignant de ce malaise certain.

Ça suffit !

Nous ne tolèrerons plus un seul instant cette arrogance !

C’est d’ailleurs à cet effet que lors de la séance plénière de la Commission Paritaire de ce jeudi 7 février, GAZELCO a dénoncé tous ces éléments et s’est insurgé face aux multiples attaques dont sont victimes les travailleurs et les délégués.

À l’aube des futures négociations sur la programmation sociale de 2019-2020, il nous est devenu impossible d’envisager toute forme de concertation dans ces conditions ou si les accords du passé ne sont pas respectés.

Conscients que le respect se gagne, si la concertation est en berne, d’autres moyens sont à notre disposition, comme la sédition, dans le but de rompre définitivement avec ce système.

 

Romain WIJCKMANS

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